Les Sénégalaises appellent cela le « xessal », les Camerounaises le « décapage », les Maliennes parlent de « tcha-tcho », et on dit « akonti » au Togo. Quant au médecins du continent, ils déplorent cette cette pratique « dépigmentation volontaire ».
Dans la tête de beaucoup de personnes, avoir la peau claire est synonyme de beauté. Ainsi, beaucoup de femmes sénégalaises n’hésitent pas à se mettre en danger pour « être belle ». Férues de cette pratique, elles encouragent le business des « chimistes », ces personnes, qui sur les réseaux sociaux proposent des « mélanges de crèmes éclaircissantes ». Une tendance qui se développe de manière inquiétante au Sénégal, malgré des conséquences irréversibles de cette pratique sur la peau. Les Sénégalaises, de ferventes adeptes à cette pratique n’hésitent pas à user de moyens parfois dangereux pour se dépigmenter la peau.
La plupart des produits cosmétiques vendus par les « chimistes » sur les réseaux sociaux sont jugés nocifs pour la santé. À long terme, ils causent d'importants dommages à la peau, voire abîmer les reins ou provoquer un cancer de la peau. Malgré le danger, la demande pour ces crèmes reste très forte et plusieurs personnes mènent un business pour les vendre à travers les réseaux sociaux.
La pratique de dépigmentation à l'aide de produits chimiques est devenue courante et très utilisée pour couvrir les taches ou modifier le teint mat ou foncé. Sur Facebook Instagram et WhatsApp, on rencontre beaucoup de ces « chimistes » qui vendent des crèmes éclaircissantes, des sérums et même des pilules qu’elles concoctent eux-même. Ils vendent des mélanges de savons, de gommages, de sérums et de pommades corporelles pour tout type de peau, mais en grande partie pour ceux qui veulent s'éclaircir la peau.
« Ma peau est devenue flasque au toucher… »
Dans un reportage de Pressafrik Fatma Diaw, vendeuse de poisson âgée de la quarantaine, visage ravagé par les années d'utilisation des laits de corps éclaircissants, devenue ancienne utilisatrice de ces crèmes témoigne. « Je ne pense pas que je me suis fait du bien. Ma peau est devenue flasque au toucher. Quand je me gratte seulement, je me blesse et cela met du temps à cicatriser », confie-t-elle.
Des usages qui font des ravages sur la peau, mais aussi dans l’organisme. Les publicités pour des crèmes éclaircissantes, pourtant prohibés par le Conseil national de réglementation de l’audiovisuel (CNRA), apparaissent quotidiennement à la télévision, sur les réseaux sociaux et sur des panneaux d'affichage, mettant en avant des célébrités avec des peaux blanches.
Elles ont aussi leur part de responsabilité dans cette pratique. Elles vendent le rêve et les avantages d’avoir une peau plus claire. Ce qui même semble être devenu un critère pour apparaitre à la télé ou même jouer dans des séries, etc. Rendant le marché des produits éclaircissants en plein essor, malgré les préoccupations physiques associées à certains de ces produits cosmétiques.
« Nous, la nouvelle génération, nous utilisons des pilules, des mélanges et des injections »
Coumba, une étudiante âgée de 27 ans rencontrée dans la rue donne les astuces et secrets de sa nouvelle apparence. « au Sénégal, plus ta peau est claire, plus tu es considérée comme jolie ». De teint clair devenu presque « jaune », la jeune dame nous donne le secret de son « beau teint » : les pilules éclaircissantes Glutathion (2 gélules par jour à répartir en 2 prises au milieu des repas par voie orale avec un grand verre d'eau). « L'ancienne génération utilisait des crèmes, « des types », mais nous la nouvelle génération, nous utilisons des pilules, des mélanges et des injections » confie-t-elle.
Pour s'éclaircir la peau, certaines femmes n'hésitent pas à s'appliquer des crèmes pour se dépigmenter la peau. « J’utilise ses pilules depuis un moment et jeux dire que je suis satisfaite car, je ne me suis jamais sentie aussi belle » ajoute-t-elle avec un sourire.
« La pression familiale est énorme afin de ne pas arrêter la dépigmentation…… »
Cependant, la dépigmentation n’est pas seulement remplie d'avantages de beauté pour tout le monde. En effet, selon cette femme qui utilise les crèmes éclaircissantes depuis douze ans, après plusieurs applications, de nombreux symptômes apparaissent. "Kystes, acné, taches brunes, vergetures ou encore eczéma", signale cette rescapée de la dépigmentation. Par ailleurs, sa peau devenu rouge et au moindre choc, voit des ecchymoses apparaître.
De son côté, rêvant de devenir plus « blanche », Mariam, une étudiante, jadis de teint noir, a vu l’éclat et la teneur de sa peau se dégrader quand elle a commencé à utiliser les produits des « chimistes ».
Le visage rempli de boutons des joues devenues noires, des pieds méconnaissables, des taches brunes sont aussi apparues, ainsi qu'une hypersensibilité, des boutons et des rougeurs, Mariam souffre de sa nouvelle apparence.
Après plusieurs consultations pour réparer les dégâts infligés à sa peau, elle se rend compte du parcours du combattant qui s'engage. Elle décide finalement d'arrêter le massacre corporel qu’elle fait subir à son corps. Un processus difficile physiquement et psychologiquement, pour Mariam. "La pression familiale est énorme afin de ne pas arrêter. Le teint n'est pas unifié, les taches sont très nombreuses et le tout s'accompagne d'une poussée d’acné » se lamente-t-elle.
« Il fallait à tout prix que je sois blanche »
Dans la tête de beaucoup de personnes, avoir la peau claire est synonyme de beauté. Ainsi, beaucoup de femmes sénégalaises n’hésitent pas à se mettre en danger pour « être belle ». Férues de cette pratique, elles encouragent le business des « chimistes », ces personnes, qui sur les réseaux sociaux proposent des « mélanges de crèmes éclaircissantes ». Une tendance qui se développe de manière inquiétante au Sénégal, malgré des conséquences irréversibles de cette pratique sur la peau. Les Sénégalaises, de ferventes adeptes à cette pratique n’hésitent pas à user de moyens parfois dangereux pour se dépigmenter la peau.
La plupart des produits cosmétiques vendus par les « chimistes » sur les réseaux sociaux sont jugés nocifs pour la santé. À long terme, ils causent d'importants dommages à la peau, voire abîmer les reins ou provoquer un cancer de la peau. Malgré le danger, la demande pour ces crèmes reste très forte et plusieurs personnes mènent un business pour les vendre à travers les réseaux sociaux.
La pratique de dépigmentation à l'aide de produits chimiques est devenue courante et très utilisée pour couvrir les taches ou modifier le teint mat ou foncé. Sur Facebook Instagram et WhatsApp, on rencontre beaucoup de ces « chimistes » qui vendent des crèmes éclaircissantes, des sérums et même des pilules qu’elles concoctent eux-même. Ils vendent des mélanges de savons, de gommages, de sérums et de pommades corporelles pour tout type de peau, mais en grande partie pour ceux qui veulent s'éclaircir la peau.
« Ma peau est devenue flasque au toucher… »
Dans un reportage de Pressafrik Fatma Diaw, vendeuse de poisson âgée de la quarantaine, visage ravagé par les années d'utilisation des laits de corps éclaircissants, devenue ancienne utilisatrice de ces crèmes témoigne. « Je ne pense pas que je me suis fait du bien. Ma peau est devenue flasque au toucher. Quand je me gratte seulement, je me blesse et cela met du temps à cicatriser », confie-t-elle.
Des usages qui font des ravages sur la peau, mais aussi dans l’organisme. Les publicités pour des crèmes éclaircissantes, pourtant prohibés par le Conseil national de réglementation de l’audiovisuel (CNRA), apparaissent quotidiennement à la télévision, sur les réseaux sociaux et sur des panneaux d'affichage, mettant en avant des célébrités avec des peaux blanches.
Elles ont aussi leur part de responsabilité dans cette pratique. Elles vendent le rêve et les avantages d’avoir une peau plus claire. Ce qui même semble être devenu un critère pour apparaitre à la télé ou même jouer dans des séries, etc. Rendant le marché des produits éclaircissants en plein essor, malgré les préoccupations physiques associées à certains de ces produits cosmétiques.
« Nous, la nouvelle génération, nous utilisons des pilules, des mélanges et des injections »
Coumba, une étudiante âgée de 27 ans rencontrée dans la rue donne les astuces et secrets de sa nouvelle apparence. « au Sénégal, plus ta peau est claire, plus tu es considérée comme jolie ». De teint clair devenu presque « jaune », la jeune dame nous donne le secret de son « beau teint » : les pilules éclaircissantes Glutathion (2 gélules par jour à répartir en 2 prises au milieu des repas par voie orale avec un grand verre d'eau). « L'ancienne génération utilisait des crèmes, « des types », mais nous la nouvelle génération, nous utilisons des pilules, des mélanges et des injections » confie-t-elle.
Pour s'éclaircir la peau, certaines femmes n'hésitent pas à s'appliquer des crèmes pour se dépigmenter la peau. « J’utilise ses pilules depuis un moment et jeux dire que je suis satisfaite car, je ne me suis jamais sentie aussi belle » ajoute-t-elle avec un sourire.
« La pression familiale est énorme afin de ne pas arrêter la dépigmentation…… »
Cependant, la dépigmentation n’est pas seulement remplie d'avantages de beauté pour tout le monde. En effet, selon cette femme qui utilise les crèmes éclaircissantes depuis douze ans, après plusieurs applications, de nombreux symptômes apparaissent. "Kystes, acné, taches brunes, vergetures ou encore eczéma", signale cette rescapée de la dépigmentation. Par ailleurs, sa peau devenu rouge et au moindre choc, voit des ecchymoses apparaître.
De son côté, rêvant de devenir plus « blanche », Mariam, une étudiante, jadis de teint noir, a vu l’éclat et la teneur de sa peau se dégrader quand elle a commencé à utiliser les produits des « chimistes ».
Le visage rempli de boutons des joues devenues noires, des pieds méconnaissables, des taches brunes sont aussi apparues, ainsi qu'une hypersensibilité, des boutons et des rougeurs, Mariam souffre de sa nouvelle apparence.
Après plusieurs consultations pour réparer les dégâts infligés à sa peau, elle se rend compte du parcours du combattant qui s'engage. Elle décide finalement d'arrêter le massacre corporel qu’elle fait subir à son corps. Un processus difficile physiquement et psychologiquement, pour Mariam. "La pression familiale est énorme afin de ne pas arrêter. Le teint n'est pas unifié, les taches sont très nombreuses et le tout s'accompagne d'une poussée d’acné » se lamente-t-elle.
« Il fallait à tout prix que je sois blanche »
Malgré les risques, la tendance ne cesse d'augmenter. Lait de corps « wekh fourr », « gommage wekh tall », « Diva claire » « serum blanchissant 2 en 1 », « 3 jours khess péthie »,… la ruée sur ces crèmes dépigmentantes est devenue un phénomène inquiétant au Sénégal.
Diéguane (dont le nom a été modifié), ancienne utilisatrice de crèmes éclaircissantes, confie son expérience. Elle se souvient que pour « rester dans le bain », elle a dû sacrifier son teint ébène. Pendant près de trois ans, elle s’est appliquée des crèmes à base d'hydroquinone. Malgré les dangers pour sa santé et le poids financier de cette « dépendance », qu'importe les sacrifices, il fallait être blanche à tout prix.
Le diabète, la tension artérielle et ces autres maladies que peut provoquer le « Xéssal »
Selon un dermatologue, « l'hydroquinone, entraîne un éclaircissement en inhibant les cellules pigmentaires. Ça a également un effet destructeur, son utilisation excessive peut endommager la peau. Une utilisation prolongée entraîne un amincissement ou une atrophie de la peau, des vergetures, des ecchymoses et des éclatements des veines. Il y a un risque accru d’infections et de furoncles. Au fil du temps, une utilisation à long terme, en particulier sur tout le corps, peut interférer avec la tension artérielle et provoquer du diabète, de l’ostéoporose et une prise de poids », explique-t-elle.
La tranche d’âge 20 à 40 ans est plus concernée
Diéguane (dont le nom a été modifié), ancienne utilisatrice de crèmes éclaircissantes, confie son expérience. Elle se souvient que pour « rester dans le bain », elle a dû sacrifier son teint ébène. Pendant près de trois ans, elle s’est appliquée des crèmes à base d'hydroquinone. Malgré les dangers pour sa santé et le poids financier de cette « dépendance », qu'importe les sacrifices, il fallait être blanche à tout prix.
Le diabète, la tension artérielle et ces autres maladies que peut provoquer le « Xéssal »
Selon un dermatologue, « l'hydroquinone, entraîne un éclaircissement en inhibant les cellules pigmentaires. Ça a également un effet destructeur, son utilisation excessive peut endommager la peau. Une utilisation prolongée entraîne un amincissement ou une atrophie de la peau, des vergetures, des ecchymoses et des éclatements des veines. Il y a un risque accru d’infections et de furoncles. Au fil du temps, une utilisation à long terme, en particulier sur tout le corps, peut interférer avec la tension artérielle et provoquer du diabète, de l’ostéoporose et une prise de poids », explique-t-elle.
La tranche d’âge 20 à 40 ans est plus concernée
Au niveau des boutiques cosmétiques, le vendeur Attoumane Ndiaye détenant son magasin à Fass Mbao affirme que « Les produits les plus vendus contiennent, de l’hydroquinone et d’autres composés éclaircissants difficiles à préciser. Certains de ces produits sont fabriqués par les vendeurs « les chimistes », dont les composés et concentrations varient en fonction des besoins recherchés. Ces produits sont parfois non étiquetés. La plupart du temps je vends mes produits à des clientes lycéennes », déclare le vendeur.
D’après une étude qu’il nous fait de sa clientèle, la dépigmentation est plus observée dans la tranche d’âge de 20 à 40 ans et tend à diminuer à partir de 45 ans. En outre, les femmes de toutes professions et catégories sociales sont concernées par ce phénomène, mais les produits et techniques utilisés sont différents.
Après constat, la dépigmentation ne faiblit pas, au Sénégal et le taux de prévalence se situe entre 62 et à 71 %. Il n’existe pas encore une étude portant sur l’ensemble du territoire national, selon le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale.
Dans les années 60, les ouvriers américains dans l'industrie du caoutchouc utilisaient des produits à base d'hydroquinone. Ils ont constaté rapidement l'effet blanchissant du composant sur les mains des ouvriers noirs. De quoi inspirer l'industrie cosmétique, qui vendra à travers le monde « la beauté blanche », surfant sur un vieux complexe hérité de l'ère coloniale.
D’après une étude qu’il nous fait de sa clientèle, la dépigmentation est plus observée dans la tranche d’âge de 20 à 40 ans et tend à diminuer à partir de 45 ans. En outre, les femmes de toutes professions et catégories sociales sont concernées par ce phénomène, mais les produits et techniques utilisés sont différents.
Après constat, la dépigmentation ne faiblit pas, au Sénégal et le taux de prévalence se situe entre 62 et à 71 %. Il n’existe pas encore une étude portant sur l’ensemble du territoire national, selon le ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale.
Dans les années 60, les ouvriers américains dans l'industrie du caoutchouc utilisaient des produits à base d'hydroquinone. Ils ont constaté rapidement l'effet blanchissant du composant sur les mains des ouvriers noirs. De quoi inspirer l'industrie cosmétique, qui vendra à travers le monde « la beauté blanche », surfant sur un vieux complexe hérité de l'ère coloniale.